Jeremiah Johnson est traversé des grands thèmes du western (la nature, la vengeance, les Indiens) mais sans ses archétypes. C’est un film simple, sans apprêt, une œuvre forte, habitée d’un lyrisme aux accents oniriques. La quête de liberté, l’envie d’une vie en marge, engendrent pour Johnson une initiation au monde, car celui qui imaginait construire sa vie selon ses désirs, loin des hommes, en pleine nature, réalise que cette dernière a elle aussi ses lois. C’est la confrontation avec un paradis perdu.
« Rarement un film a autant magnifié un paysage et l’enracinement de l’homme à celui-ci. Les Montagnes Rocheuses offrent un milieu qui, de par sa majesté, son mélange de grandiose et de sauvage, impose à l’homme une image que celui-ci ne peut que tenter d’imiter. Cette “moelle du monde”, comme le dit l’un des protagonistes, sécrète une telle force qu’il n’est pas possible de tricher avec elle ; l’homme des montagnes, le pionnier des solitudes neigeuses, forge peu à peu une mentalité nouvelle dont Jeremiah Johnson est l’expression la plus forte. Johnson, nouveau pèlerin du Mayflower abordant à des rivages inconnus, doit réapprendre tout en gravissant les premières pentes. »
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