Avec Bruno Ganz, Dennis Hopper, Lisa Kreuzer, Gérard Blain Nicholas Ray et Samuel Fuller
Inspiré d’un roman de Patricia Highsmith "Ripley s'amuse" L’Ami américain transplante à Hambourg et Paris l’imaginaire du film noir américain. Le réalisateur Wim Wenders mêle cinéma d’action et film d’auteur européen dans ce long-métrage à la distribution d’exception, composée du trio Bruno Ganz, Dennis Hopper et Gérard Blain
Le sujet :
Jonathan Zimmermann (Bruno Ganz), encadreur et restaurateur de tableaux, vit à Hambourg avec sa femme et leur jeune fils. Croyant être atteint d’une leucémie il pense ne plus en avoir pour longtemps à vivre. Lors d'une vente aux enchères il fait la connaissance de Tom Ripley (Dennis Hopper), un homme mystérieux, semble-t-il dans le trafic de contrefaçons, qui fait la navette entre New York et Hambourg. Ripley apprenant la maladie de Zimmermann, il le met en contact avec Raoul (Gérard Blain) qui lui propose d’assassiner un membre de la mafia actuellement à Paris en contrepartie d'une importante somme d'argent qui lui permettrait d'assurer une certaine sécurité financière à sa famille dans le cas de sa mort prématurée. Zimmermann finit par accepter se trouve vite pris dans un engrenage criminel dont il aura du mal à se dépêtrer…
Avant de se lancer dans ce polar, Wim Wenders venait de clore un corpus de trois longs métrages que Carlotta lors de la sortie de son coffret a très justement intitulé la ‘trilogie de la route (Alice dans les villes, Faux Mouvement et Au fil du temps), films presque tous sortis en même temps dans notre contrée et qui nous firent découvrir le cinéma si particulier du réalisateur. Avec l’Ami américain, même sous l’enveloppe d’un film noir, Wenders poursuit ses précédentes expérimentations, son ton et son style sont immédiatement reconnaissables, la parenté indiscutable, l’errance, la solitude et le doute faisant une nouvelle fois partie du ‘package’. Fasciné par les USA et son cinéma, il n’est pas étonnant que le cinéaste abordât un jour ce genre d’autant qu’à cette époque ses livres préférés étaient ceux de Patricia Highsmith auprès de qui il eut un peu de difficultés à obtenir les droits d’adaptation. Pour l’anecdote la romancière fut assez dure envers le film en le découvrant avant de faire volte-face quelques années plus tard. Malgré aussi un tournage assez pénible ("le pire de ma vie") faute notamment à des relations tendues entre les deux comédiens principaux, Dennis Hopper étant à cette époque dans une phase suicidaire, L’Ami américain sera le long métrage qui le fera véritablement décoller et qui propulsera sa carrière, les précédents ayant surtout été des succès d’estime et ayant plus retenu l’attention de la critique que du public.